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"Et puis, plus loin, "sa" frange d'écume, "sa" couleur du jour qui n'était jamais ni totalement bleue ni totalement verte ni totalement grise - ma grand-mère, qui était trégorroise donc bretonnante, m'enseigna qu'il existait une. épithète, dans sa langue originelle, pour dire cela, une épithète intraduisible, incompréhensible pour les Méditerranéens, et qui était le mot glaz. J'appréhendais donc la mer glaz d'un seul coup d'oeil, et je savais aussitôt où elle en était, je la savais en action, je savais qu'elle se glissait en douce dans les filières, qu'elle avait des ruses, des tactiques de contournement, d'encerclement, qu'elle ne progressait pas comme un bataillon romain".

« Depuis l'enfance, j'ai pris l'habitude de l'Arrée, de m'en imprégner. Au point qu'aujourd'hui encore, des milliers d'images, de sensations, d'humeurs, précises, surgissent en moi quand je l'évoque. Il y a toujours ce petit pincement de plaisir devant une promesse de dé-paysement, de glissement vers l'ailleurs, de fuite incontrôlée, d'échappée insouciante. Promesse ? Celle peut-être de se retrouver soi-même, de se dévêtir de ses fringues d'animal social, domestique si j'osais. »

Truculents, drôles et incisifs, les comméraches d'Henry Ansquer - l'auteur de la célèbre complainte de Jean Quem' - sont des "choses vues" restituées avec réalisme et fantaisie. Le lecteur retroouve à travers les inséparables commères, Jenny-Hydroflore Corolleur et Victorine-Irma Kerdoncuff, toutes les racines de la culture brestoise, jusqu'à l'accent du p'tit zef. Sinviter à la noce de la fille Kersall, assister au "défilé militaire sur le cours d'Ajou", retrouver toute la gouaille et l'aplomb des héroïnes d'Ansquer, c'est partager avec complicité et humour des tranches de vie irrésistibles.

Publiée pour la première fois en 1937, une évocation de l'histoire ancienne de l'île d'Ouessant jusqu'à la Révolution, à commencer par l'origine du nom, lié à celui de l'antique famille noble des Heusaff. Le supplément aborde l'extinction de la famille Heusaff d'Oixant, le rouge comme couleur de deuil, la sédition de 1651 et la propriété de la famille Kerven au XVIIIe siècle.

Vétérinaire en Bretagne, Christophe Auray a collecté auprès de la population rurale pendant plus d'une dizaine d'années de multiples remèdes que les agriculteurs utilisaient pour guérir aussi bien les hommes que les animaux domestiques jusqu'au milieu du XXe siècle. " Pour le monde comme pour les bêtes ". Cette expression populaire souligne qu'il existe peu de différence entre les soins thérapeutiques destinés aux maladies humaines et ceux appliqués aux chevaux, aux vaches, aux cochons ou aux chiens. Tous ces remèdes, bien souvent composés de plantes, sont aujourd'hui une source précieuse d'informations pour les amoureux de la nature et du savoir traditionnel.

Pourquoi un livre sur la Cornouaille qui entreprend ? En premier lieu, parce que les chefs d'entreprise, élus consulaires, sont l'expression des suffrages des quelque 11 000 entreprises inscrites au Registre du commerce et des sociétés de notre territoire. Ils ont voulu cet ouvrage pour contribuer à donner une réelle information sur une terre de 326 967 habitants ( 37 % de la population du Finistère, 10,5 % de la population de la Breatgne en 2006, année du dernier recensement ) qui s'inscrit dans une véritable logique économique.

Ce document comporte une série d'informations régionales sur la biodiversité, les paysages, l'eau, l'air, les sols, le sous-sol, l'énergie, les déchets et les risques sous forme de graphiques, de cartes.

Saisir l'esprit de la Bretagne, un pays qui ne se laisse appréhender que lentement, restera pour les autochtones comme pour les autres une gageure. Ayant déjà capté " ses lumières ", Andrew Paul Sandford nous introduit avec bonheur un peu avant les arcanes mystérieux d'une région qu'il parcourt depuis des lustres. Quelque cent vingt images, choisies parmi des centaines, proposent une flânerie méditative dans une Armorique aux facettes dont on ne sait laquelle est la plus attachante.

Selon de nombreux spécialistes, comme dans bien d'autres domaines, il existerait un particularisme breton en matière de psychologie. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer comme les phénomènes d'acculturation, le changement de langue ou la disparition des cadres traditionnels de la société rurale. Mais cette singularité bretonne puise aussi dans des racines très anciennes qu'explore ici Philippe Carrer. Il dresse une série de portraits appartenant autant à l'histoire médiévale qu'à l'imaginaire breton et celtique. Ces personnages lui permettent d'étudier les différentes formes de folie dont on a crédité aussi bien Merlin l'enchanteur, Eon de l'étoile l'hérétique que le duc Pierre II, Gilles de Retz ou le poète Jean Meschinot. Folies plurielles, folies singulières, mais aussi solidarités populaires dans la manière dont la population percevait et prenait en charge ces malades : Philippe Carrer nous apporte un nouvel éclairage, original et pertinent, sur la civilisation bretonne.

Le jour de ses 15 ans, Louis Caradec décide de quitter la ferme familiale. Sixième enfant il n'a aucun avenir chez ses parents, ni dans sa petite commune de Plougonvelin dans le Finistère, il entre à l'école des mousses. Dans la marine, il réalise son rêve d'adolescent : devenir piolte dans l'Aéronavale. Mais la séparation brutale avec sa commune natale le ronge et fait son oeuvre, il tourne la page et revient chez lui. Il entre au Crédit Agricole où il apprend son nouveau métier de banquier. Ces deux expériences seront pour lui un atout pour sa future vie de maire. A la fin de ce quatrième mandat où aucun des aspects, aucune des difficultés, et aucun des bons côtésde la vie d'un maire ne lui auront échappé, il aura dirigé sa commune durant un quart de siècle, et fait bouger les choses à une cadence soutenue. Il raconte comment cette commune, dotée d'un fort potentiel naturel, au bord de l'asphaxie a retrouvé le dynamisme et l'expansion. Fortement contesté par certains opposants qui souhaitaient que rien ne bouge, il a été le maire qu'il fallait faire trébucher. Pour les autres, les Plougonvelinois de tous les jours, il est le maire qu'il faut préserver. Il révèle aussi ses états d'âme, ce que sont les moments de solitude face à certaines angoisses mais aussi les moments de bonheur et de joie qu'il aime partager avec ses mais. Attaché à sa commune, il a cependant été le pionnier de l'intercommunalité dans le Finistère, il a créé la première communauté de communes, celle du pays d'Iroise. Il est aujourd'hui président de l'Association des maires du Finistère et conseiller régional de Bretagne. Ilest bien placé pour observer et raconter toutes les péripéties et anecdotes, certaines cocasses, qui on émaillé ce grand chambardement ces dernières années dans la vie de nos communes.